On continue dans la série des endroits mythiques et fantastiques avec ce magnifique sommet des Alpes, le Grand Galibier.

Ce sommet, situé à la frontière entre les Hautes-Alpes et la Savoie, est atteignable de trois façons différentes :

  • Du Col du Galibier,
  • De Plan Lachat (côté Valloire),
  • Du Pont de l’Alpe (côté Monêtier-les-Bains) –> C’est lui qu’j’ai choisi !

Il reste assez sauvage car demande une longue marche d’approche, quelque-soit le point de départ (entre 18 et 20 bornes pour 1500+ !).

L’intégralité de l’itinéraire n’est pas indiquée sur les cartes IGN mais le sentier est pourtant bel et bien présent dans la réalité. Sur la fin, du fait de la technicité du terrain et de l’abondance de caillasse, ce sont des points bleus qui prennent le relais pour nous guider.

C’est donc la particularité de cette randonnée ! Mis à part la vue de malade mental sur les Cerces, le Thabor, le Mont Blanc, les Ecrins, la Meije, le Taillefer, Rochebrune…, l’accès à ce sommet requiert la maitrise des terrains techniques et un peu plus exposés qu’à l’accoutumé. Sur la fin de l’ascension, il faut mettre les mains et enchainer deux ou trois pas d’escalade. Et encore, le mot est fort et simplement utilisé pour le dissocier de l’action de la marche. Je vous rassure, c’est pas du 7. C’est vraiment simple et basique mais cela demande de l’assurance et de l’expérience, ce que n’ont pas les débutants. Être à l’aise dans les rochers est nécessaire.

Pour déterminer si vous serez capable de monter jusqu’en haut, une épreuve de sélection est obligatoire au départ. A partir du Pont de l’Alpe (1710m), rendez-vous au Col de la Ponsonnière (2613m) en suivant le chemin technique après de l’Alpe du Lauzet (1940m). Sur cet alpage, un panneau conseille aux randonneurs débutants de continuer sur la droite pour rejoindre le Col et recommande seulement le passage par le « cheminée » aux randonneurs expérimentés. Prenez-le ! Soit dit en passant, ce passage n’a rien de difficile, sauf si bien sûr, il est emprunté par temps de pluie, et par des novices. Par sécurité, il est équipé de câbles, qui ne sont d’aucune réelle aide par temps favorable.

Ainsi, ce passage est un avant-gout de ce qui vous attend là-haut. Si vous le franchissez aisément, sans peur et assuré dans vos pas et mouvements, alors vous pouvez monter au sommet du Grand Galibier. Le terrain est sensiblement identique. Seul le décor devient un peu plus aérien.  Mais prenez en compte également la fatigue qui pourrait vous rejoindre en chemin si vous n’êtes pas habitués.

Les arêtes de la Bruyères

Et du coup, le chemin à suivre au fait ? (cliquez pour avoir la trace sur mon Strava !)

Pour ma part, je suis partie de l’Oisans, du Pont de l’Alpe. De là, prendre donc la direction de l’Alpe du Lauzet puis emprunter le chemin passant à gauche des Arêtes de la Bruyère. En sortant, je l’espère, triomphant de la sorte de cheminée, vous arriverez sur le Grand Lac. Suivez ensuite le chemin le contournant par la droite et s’élevant au-dessus. Ne cherchez pas à prendre les sentiers partant sur votre gauche, suivant en courbe de niveau le lac, dans la face. Continuez de monter pour rejoindre un plateau où un panneau vous attends. Vous rejoindrez ainsi le GR57 (Tour du Mont Thabor) et le suivrez jusqu’au Col de la Ponsonnière. Ce segment peut comporter un obstacle de taille mais pas infranchissable : un patou. Enfin deux. Un jeune foufou aboyant comme un sauvageon et un autre, bien plus vieux, un bon pacha, plein de sagesse. Parfois ils sont près de la cabane du berger, parqués, donc sans danger. Mais parfois, au petit matin, ils sont avec les moutons, dans l’Alpage, libres comme l’air. J’ai déjà eu l’occasion de les croiser sans barrières entre nous, je n’ai pas été ennuyée. J’ai contourné très largement le troupeau et tout s’est bien passé.

Le Grand Lac

Une fois au Col de la Ponsonnière, la vue au Nord se dégage et laisse apparaitre le magnifique Massif des Cerces. Je vous invite à y faire un tour à l’occasion, le coin est merveilleux.

Mais pour l’heure, nous quittons le GR57 et restons en Oisans. Longez la « crête » vers l’Ouest et suivez les marques jaunes mais surtout le sentier, soit dit en passant… Il est toujours là le coco pour le moment !

Une longue ligne droite, qui monte, vous conduit au pied de quelques lacets successifs caillouteux. Délaissons l’alpage et envolons-nous vers la Lune !

La caillasse

Après avoir dévoré ces lacets, un petit replat va vous permettre de retrouver votre souffle avant d’aborder les 300 derniers mètres de dénivelé. Un petit lac également trône sur ce petit plateau. Ce passage n’a pas de nom mais ça fait comme un Col ! La vue se dégage sur le Col du Galibier un peu plus bas et retrouve un sentier l’y reliant.

Regardez à droite, l’un de ces tas de cailloux est le vôtre. Je laisse l’avenir vous le faire découvrir. Un peu de surprise !

Pour le rejoindre, vous avez deux choix. L’un galère, l’autre un peu moins. Soit prendre directement à droite et suivre les marques bleues ou bien faire le tour du lac pour retrouver une petite sente.

Plateau avant l’ultime ascension

Pour ma part, recherchant la technique ainsi que la création de chemin, je suis partie suivre les traces bleues. Alors bien-sûr, y’a pas un pète de sentier au sol, quelques brides par moment mais leur rareté est comparable à un orteil sain sur le pied d’un traileur. Par moment, des fragments apparaissent. Par moment. Les deux itinéraires de montée se rejoignent 100m sous le sommet. Vous aurez donc la chance de bénéficier d’un bout de sentier à la fin !

Moi je l’aime vraiment bien cette voie de montée et puis je redescends par celui qui est plus tranquille ensuite et pour ne pas créer de jalousie.

J’aime l’évolution sur rocher, perdre la trace et devoir suivre des yeux le sommet et inventer le chemin, poser les mains sur la roche. Cela étant, je tiens à dire que, certes, la trace est facile à perdre, mais elle est également très facile à retrouver.

Si vous avez pris des bâtons, j’vous conseille vivement de les laisser au p’tit lac. Personne ne vous les piquera ici. Ils vous auront bien aidé pour monter jusque là mais vous gêneront pour la suite.

La partie la plus technique est 100m sous le sommet. Juste après une partie tracée et roulante, seule la caillasse et de petites cheminées accueilleront vos pas. A coup sûr, faut mettre les mains. Aucun caillou n’est instable. C’est de l’imposant et du robuste. Testez toujours avant quand même dans le doute !

J’vous laisse là, finir cette montée, passer la barre des 3000, et profiter de la surprise. Les images qui suivent suffisent.

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2 variantes de descente :

  • Du sommet, redescendre par l’itinéraire bis
  • Du chalet du berger, faites le tour des arêtes de la Bruyère, histoire de renouer avec l’Alpage après tout ce temps passé dans la caillasse !
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