C’était un matin d’été, suffisamment tôt pour que le soleil sommeille encore et que le silence règne sur la vallée. L’air est frais, le monde immobile. Seule, j’anime ma petite impasse. Je viens de refermer la porte de la maison. Il est 5h du matin. Le faisceau de ma frontale éclaire les façades des autres habitations. Nous sommes le Samedi 8 Août 2020 et je m’envole sur le GR5 pour rejoindre Barcelonnette, à peine 260 kilomètres plus loin, avec quelques petites butes sur le chemin.

Le parcours :

Ce petit récit ne va pas relater précisément mon itinéraire, mes étapes, chemins et sentiers empruntés mais simplement raconter la fabuleuse aventure que j’ai vécue.

Pour ce qui est justement de mon parcours, je vous invite à vous diriger sur mon Profil Strava ou à cliquer sur ce lien Komoot où toutes les informations sont disponibles. Bien sûr, me contacter est aussi une riche idée et me fera le plus grand plaisir !

Je suis quand même sympa (et aussi, il faut le dire, fière de ma connerie) donc je vous joints le profil de mes étapes histoire d’avoir quand même un peu en tête ce pourquoi je partais :

  • Jour 1: Les Chapelles au Refuge de la Leisse : 45,70km et 2330d+.
  • Jour 2: Refuge de la Leisse à Valfréjus (Gîte des Tavernes) : 55km et 2400d+.
  • Jour 3: Valfréjus à Montgenèvre (Hôtel Valérie) : 44km et 2270d+.
  • Jour 4: Montgenèvre à Ceillac (Gîte des Baladins) : 52km et 2620d+.
  • Jour 5: Ceillac à Belvédère St Anne : 39,5km et 2000d+.
  • Jour 6: St Anne à Barcelonnette : 27,5 km et 1000d+.

Au total, je m’apprête à manger 264km et 12 600d+. Repas royal.

Grosso modo !

Balisage du GR :

Vu qu’on parle un peu parcours, parlons donc du balisage du GR. Alors là, un grand bravo. J’étais partie avec quelques aprioris car faisant quand même beaucoup de sortie, j’ai souvent été confrontée à des absences totales d’indications, laissant le randonneur un peu (beaucoup?) dans la mouise.

J’avais pris en photo les trois Topos Mon GR (Du Léman à la Vanoise, la Vanoise et de la Maurienne à l’Ubaye), ayant ainsi toutes les cartes de mon parcours, au cas où j’aurais des difficultés d’aiguillage. Pas de place pour les mettre dans le sac, trois topos c’est trop lourd ! Et au passage, ces topos sont incroyablement précis et clairs. Vous pouvez les acheter les yeux fermés.

Pour en revenir à ce balisage, il était donc tout simplement parfait. Je pense n’avoir eu besoin de sortir mes plans que deux ou trois fois sur l’ensemble des 260km. C’est pas mal ! En plus, ça devait être sur les segments de nuit, aux abords d’une station croisant beaucoup de pistes. Ceci explique cela.

De plus, pour les traversées de villes, notamment Modane et Briançon, j’ai été très agréablement surprise par la qualité du balisage. Il était exemplaire. Merci et bravo pour cette rigueur, c’est tellement confortable pour nous !

Il y avait bien sûr des moments où le balisage était absent pendant plusieurs centaines de mètres. Logique en même temps, il n’y a pas d’autres chemins. On va pas repeindre la montagne alors qu’il n’y a pas d’hésitation à avoir. Et s’il y avait des indications à tout bout d’champ, on ne connaîtrait pas cette mythique sensation. Vous voyez ? Quand vous vous persuadez de vous être trompé de chemin alors que c’est impossible ou que vous avez un petit doute sur le croisement précédent parce que l’humain est comme ça, même si on est sûr, on hésite toujours au fond un petit peu. Et bien cette sensation, quand vous apercevez ces deux petits traits de peinture rouge et blanc ou bien ce piquet avec des planches jaunes. Elle est merveilleuse ! Cette pensée qui nous traverse. « Je suis safe ! » Même si y’a douze loups autour de moi, j’men fiche, je suis sur le bon chemin, il peut rien m’arriver ! Cette émotion est terrible ! Je l’adore !

 

Les ressources disponibles (le boire et le manger) :

L’immense avantage que j’ai aussi ressenti lors de mon périple est le croisement régulier de beaucoup de torrents/sources, mais également de fontaines. Ayant traversé ce GR en pleine période caniculaire, je n’ai à aucun moment manqué d’eau et pourtant dieu sait que j’en ai bu ! Jusqu’à 7 litres par jour, et jamais à sec ! Et jamais déshydratée !

Parce que, il est vrai, que c’était un peu « risqué » de ma part de ne partir qu’avec 1,5l de capacité hydrique maximale compte tenu des conditions météorologiques et de la durée de mes efforts. Mais vraiment, je n’ai jamais eu soif où couru pendant des kilomètres avec mes flasques vides et une envie débordante de sauter au cou du premier randonneur venu pour lui voler son eau.

Côté ravitaillement, c’est parfait également. On croise tout de même pas mal de patelins et même de grands villages où des commerces subsistent et sont ouverts ! (en saison bien sûr…). Pour tenter d’être un peu plus imagée, je dirai que sur chaque étape en moyenne, je croisais trois/quatre points où il était possible de se requinquer !

Ahh oui que de souvenirs… La quiche savoyarde de Pralognan-la-Vanoise à 9h du matin quand les vacanciers viennent de se lever et achètent des croissants ou pains au chocolat (non, on dit bien pain au chocolat). La tarte au Roquefort de Montgenèvre dégustée le lendemain à 10h à Brunissard. Pour les puristes, ce n’est pas le Roquefort qui est de Montgenèvre, mais la tarte :). La glace de fin d’étape à Ceillac mais également la crêpe à la crème de marron une rue plus loin… (C’était une longue étape !!). La glace du Sherpa de Valfréjus que je m’imaginais depuis Modane, dans l’ascension, en plein cagnard… Et cette bière, à la fin de chaque étape, cette promesse de fraîcheur et de réconfort… Il est vraiment difficile de manquer de vivres  !

Je rajoute également que je n’ai même pas mangé tout ce que j’avais emporté avec moi depuis le début ! (Mis à part les diots sèches aux cèpes et aux bolets…). Donc on ne peut pas mourir de faim. Surtout que je mange beaucoup donc pour me combler fallait de la quantité !

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Mon équipement :

Du coup, il est peut-être temps que je vous dise 2/3 mots sur mon équipement et mon choix d’organisation. Quelques mots clés : Trail, refuge, légèreté, 6 jours. Voilà. Là c’est synthétique et je vais développer un peu.

Mon idée à moi, c’était de faire ce bout de GR en mode rando/Trail. Le Trail, non pas pour l’aspect rapide, la performance du chrono ou autre chose mais simplement parce que j’aime ça. Le plaisir de courir sur les sentiers est immense. Voilà ! Donc pour courir, vaut mieux être quand même assez léger sur le dos. Les concepts d’autonomie totale et de bivouac sont donc vite oubliés. Je prends le joker refuge/gîte et même hôtel pour toutes mes nuitées ! Top confort ce GR5.

Du coup, pas de duvet à prendre, ni de tente, de repas ou autre chose encore à emporter ! En effet, les petits-déjeuners et les soupers étaient compris dans mes réservations. Pour le midi, je ne comptais pas sur un repas spécialement, j’avais mes ravitos dans le sac, des en-cas assez sympas.

Une fois les nuitées réservées, tout est donc parfait ! Mon confort était garanti et mes épaules soulagées. Ainsi, je me suis armée de mon beau Camelback Salomon d’une capacité de 15l.

Dedans, en bref, y’a pas grand-chose mais y’a ce qu’il faut : une tenue de rechange, un coupe-vent imperméable, une veste, un collant, une paire de gants, des manchons, une micro serviette microfibre aussi grosse que mon pouce, un sac à viande, des tongues, une trousse à pharmacie composée à ma sauce, un savon pour tout (la nana, son corps et ses cheveux et sa lessive !), une brosse à dents et du dentifrice, de la crème solaire, une batterie de secours et un petit téléphone tout pourri mais dont la batterie n’est toujours déchargée depuis que je suis rentrée, il y a un mois.

Pour les ravitos, j’avais des barres (environ 15), 4 Pom’Potes, 3 diots séchées + des petites bouboules de saucissons, des noix de pécans caramélisées avec des copeaux de noix de cocos, des bananes séchées, trois flasques d’une capacité totale d’1,5l d’eau, des mouchoirs (+des sacs plastiques pour ramasser les mouchoirs !)…et voilà c’est à peu près tout. Ah non ! De l’argent ! Une frontale et des piles. Voilà, là je pense avoir fait le tour.

Après, sur moi en permanence, j’avais : mes bâtons, mes lunettes de soleil, ma montre, mon buff et ma ceinture abdominale Compresssport pour mettre des barres.

Bref, un sac bien léger ! Un peu au pif, je dirais que je n’avais pas plus de 4/5kg sur le dos !

Et tout ça pour ?

L’émerveillement quotidien, à chaque minute, chaque seconde, face aux paysages offerts par cette épopée. J’y ai passé du temps sur ces sentiers, des étapes entre 7 et 10 heures, de 30 à 55km par jour. Et pourtant, le temps est passé à une vitesse folle. Je n’ai rien vu venir.

Il m’est souvent arrivé, ultérieurement, sur des sorties, d’en avoir réellement plein les pattes, rêver que cette montée s’achève, que ce plat disparaisse…et ce, sur des parcours beaucoup plus courts ! Mais là, en toute honnêteté, jamais. Chaque pas était un régal, chaque ascension un plaisir, promesse de nouvelles visions. L’itinéraire choisi pour ce GR5 et les diverses variantes proposées sont le fruit d’un magnifique travail. Les sentiers sont parfaitement adaptés à un GR et donc accessible à toutes les personnes, quel que soit leur niveau, du plus sportif au plus débutant et étranger à la montagne.

Bercée par cette atmosphère et comblée de ces images, j’étais littéralement transportée. Ainsi, les kilomètres passaient, les uns après les autres, me laissant comme seule séquelle des images de panoramas déments et non l’usure physique d’un effort intense.

Bref, du coup, tout ça pour s’exploser la rétine ! Traverser deux régions, quatre départements et cinq vallées différentes : la Tarentaise, la Vanoise, la Maurienne, le Queyras et l’Ubaye. Découvrir l’évolution des paysages, de la flore, de la faune, de l’architecture. Chaque vallée a ses caractéristiques, son histoire, ses roches, ses vallons, ses plateaux, la rendant ainsi unique, exceptionnelle et extraordinaire… :

  • L’Ubaye et ses gorges, dominées par la magnifique Aiguille de Chambeyron (3421m) et où ça commence à sentir vraiment bon la Provence. Le passage dans cette vallée m’a valu l’immense plaisir d’avoir en tête continuellement la chanson de Robert Miras : Jésus est né en Provence. Oui, oui, encore un nouveau titre sorti il y a peu…
  • Le Queyras, sauvage, très peu urbanisé, et redouté historiquement par les Romains à cause de ses multiples crêtes de surveillance !
  • La Maurienne, sauvage également, traversée par le magnifique torrent de l’Arc et marquée par l’industrialisation.
  • La Vanoise, véritable sanctuaire de faune et de flore, accueillant encore de beaux glaciers !
  • La Tarentaise, lieu d’habitation de Manon Clerc. Y’a rien d’autre à ajouter.

Dans toutes ces vallées, les vestiges de la vie passée, datant parfois de plusieurs siècles, ne cessent de retenir l’attention. Tous ces hameaux en ruines, ces fortifications, ces bunkers, ces anciennes parcelles agricoles, ces mines abandonnées… Tout un savoir-faire et un savoir-vivre disparus mais qui continuent de laisser de magnifiques traces. Souvenons-nous de ces temps oubliés. Je ne vais pas me lancer dans un récit historique bien que l’envie ne m’en manque pas mais cela prendrait des heures. Intéressez-vous à l’histoire des lieux que vous traversez, c’est incroyable. Fantastique même. Le Pas du Curé par exemple, au-dessus du Lac Miroir dans le Queyras. C’est sympa comme nom. Mais ce que cache ce titre, en plus, est remarquable. La Route du Sel en Vanoise ! Le Fort de Tournoux ! La Chapelle de St Anne !  Bon oui stop sinon je ne m’arrête plus.

Ajouter ce regard à cette traversée apporte tellement. Marcher dans les pas de nos ancêtres. Il est beau notre patrimoine culturel ! Traverser les Alpes, c’est également traverser l’histoire.

 

Pour en revenir à un aspect plus contemplatif, j’ai découvert des tonnes de paysages, de reliefs. Des tableaux sensationnels. Je vous dresse une liste bien-sûr non exhaustive des noms retenant mon cœur (parce qu’en soit, chaque cailloux/brin d’herbe de ces Alpes est fabuleux): la face nord de la Grande Casse, le plateau du Col de la Vanoise, le désert de Cairn du Col de Chavière, l’aspect lunaire et dépouillé du Mont Thabor, la vallée de la Clarée, le Col des Ayes, le Lac de Roue dominé par Rochebrune, le Fort de Château-Queyras, la descente sur Ceillac entourée de parapentes, le Lac Miroir où se reflétait le Pic des Heuvières, le Col Girardin et sa chapelle perchée, la couleur bleue turquoise du Lac St Anne, les gorges de l’Ubaye, le Pas du Roy, et ce Col de la Pare me dévoilant la ville de Barcelonnette quelques kilomètres plus bas…

Je vous laisse avec un petit diaporama de ces magnifiques endroits, véritables dons de la nature.

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Mais, outre ces splendides paysages et ce si cher patrimoine culturel, ce n’est pas forcément à cela que je pense en premier lorsque l’on me demande comment était ce voyage. « Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… »

Bon, plus sérieusement, ce que je retiendrais vraiment de cette merveilleuse aventure, ce sont en effet ces rencontres éphémères, complètement désintéressées mais si riches et humaines. Des personnes qui n’ont rien dit ou fait d’exceptionnel, qui n’ont pas révolutionné le monde, mais qui simplement, ont été d’une bienveillance et d’un accueil adorable. Des compagnons de route qui, peut-être, me sortiraient par les yeux dans l’autre vie, mais qui là, partageaient avec moi une passion formidable.

Ces rencontres, c’est ce jeune couple venu faire le Tour de la Grande Casse, cette famille découvrant les glaciers de la Vanoise avec leurs trois petits enfants, ces 3 p’tits suisses partis faire le GR5 en autonomie totale, Jean-Pierre et René, ami depuis 30 ans, se lancer dans un énième périple ensemble, ce couple revenu boucler ce GR inachevé en Juin compte tenu de l’enneigement… Et c’en sont des dizaines, des vingtaines d’autres, avec lesquels, assise sur un cailloux, un banc ou autour d’un bon repas, je partageais ce petit fragment de vie, dans un silence contemplatif ou dans un échange singulier. Ça n’avait l’air de rien, mais c’était tout.

 

Après une longue journée en montagne, parfois très solitaire (il m’est arrivé de ne voir personne pendant de nombreuses heures), qu’il est bon de trouver un foyer, un petit havre de tranquillité. Celui qui me revient immédiatement à l’esprit est celui du Belvédère St Anne (malheureusement pas sur le GR5, il se situait sur ma déviation pour rejoindre Barcelonnette), sur la commune de la Condâmine-Chatelard. Ne payant pas de mine, isolé, comme moi depuis 10km, dans un virage menant à une station, d’aspect un peu négligé à l’extérieur (car en pleine rénovation), ce gîte m’a apporté le plus grand des apaisement et la plus grande sérénité. Le seuil de la porte à peine franchi, on entre littéralement chez Sylvain, Davye et leur petit garçon. On retrouve cette atmosphère familiale quittée depuis des jours, la vie d’un foyer, et ça fait du bien. Le repas est partagé à leur table. Un repas exceptionnel, fait de A à Z par Davye. Une discussion simple et banale. De tout et de rien. Du calme. Un havre de bienveillance et de convivialité.

Bien sûr, chacun des lieux m’ayant accueilli laisse en moi des souvenirs fantastiques. Le Refuge de la Leisse et ces 4 jeunes gardiens dynamiques et souriants, le Gîte des Tavernes et ce Sylvain attachés aux bons produits locaux, l’Hôtel Valérie de Montgenèvre et sa gérante qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, l’important Gîte des Baladins et son organisation du tonnerre ! A chaque fois, nous étions accueillis comme des rois ! Chaque rescapé recevait sa dose d’attention et de bienveillance.

D’ailleurs, petite remarque intéressante concernant les refuges sur le GR5 : plus on descend, moins y’en a ! Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien mais ce ne sont plus des refuges et ce n’est pas dans le même cadre. A partir de Montgenèvre environ, on fait de longues traversées en montagne sans croiser de Refuge (contrairement à la Vanoise où ils pullulent). Mais en revanche, nous croisons régulièrement des petits hameaux où de grands villages proposant des hébergements dédiés justement aux randonneurs du GR. Enfin aux randonneurs tout court. Vous n’êtes pas abandonnés ! Il existe bien sûr toujours en pleine montagne des petites cabanes pour se réfugier en cas de mauvais temps mais sans vie dedans ! J’pense que ça méritait d’être souligné !

JP Sherpa et R Sherpa !

 

Et quand la ligne d’arrivée est franchie… :

 

Il est 12h30. Cela fait deux kilomètres que mes pieds foulent le bitume et se rapprochent à grand pas de ma ligne d’arrivée. Il est 12h30, le Jeudi 13 Août 2020. Je suis arrivée à Barcelonnette. C’est terminé. T’as réussi Manon. Un sentiment de fierté, d’épanouissement et de satisfaction m’envahit. La satisfaction d’être arrivée à bout de mon objectif, d’avoir réalisé une chose nouvelle et totalement inenvisageable pour moi il y a trois ans. Mais également la tristesse de voir cette aventure arriver à sa fin. Ce mélange d’émotions est assez perturbant. Malgré la fatigue, les petites douleurs, l’arrêt est difficile à vivre, même s’il représente l’achèvement du but, l’atteinte de ma finalité. Une page se tourne, une ambition s’efface, un petit vide s’installe. Il est 13h, je m’installe à la terrasse d’un restaurant. Je suis seule dans cette foule trop bruyante, trop pressée, trop près de moi. Assise sur ma chaise, je regarde les passants passer, les clients s’impatienter, les serveurs s’activer. Dans ce tableau en mouvement perpétuel, tout est arrêté à l’intérieur de moi. Je suis toujours là-haut, seule dans l’immensité, comblée de ces six jours loin de ce chahut. Et c’est avec un sourire aux lèvres que je les regarde, me répétant cette petite phrase : « S’ils savaient d’où je viens ». Quand c’est fini, on ne pense qu’à repartir. 

S’aventurer sur une grande traversée, c’est un retour à l’essentiel, aux fondamentaux. Aller puiser les réponses au fin fond de son être et non consulter Google pour lui demander si c’est le pied droit ou le gauche qu’il faut poser en premier pour avancer.

S’isoler du quotidien toujours trop rapide pour s’ouvrir à la liberté, à la simplicité. La journée, rythmée par la marche, la découverte, le partage, la rencontre, l’éphémérité, n’était que plus longue et revêtait des aspects d’éternité.

Partez. Venez vivre cette aventure. Qu’importe le parcours, la distance, le rythme, mais allez à la rencontre de la nature et acceptez ce merveilleux cadeau qu’elle a à vous offrir. Venez vivre.

Moi à Barcelonnette

 

Quelques conseils pratiques :

  • Réservez vos refuges/gîtes au moins un mois avant ! Voire deux si vous commencez du Léman !
  • Selon les heures auxquelles vous souhaitez partir le matin, renseignez-vous sur les possibilités d’adaptation des refuges/gîtes à chaque fois. Pour les refuges, il n’y a pas de soucis car ils ont l’habitude, mon petit déjeuner était prêt à 5h30 ! Mais pour les autres ce n’était pas forcément possible car la population attendue n’était pas forcément des gens comme moi, des « lève hyper tôt ».
  • La variante passant dans la Vanoise par le GR 55 est vraiment pas vilaine…
  • La boulangerie de La Marmottine à Pralognan-la-Vanoise vaut vraiment le détour… S’ils pouvaient me sponsoriser d’ailleurs.
  • Souriez aux autres, c’est quand même plus sympa.
  • Prenez le temps.
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5 Responses

  1. Bonjour Manon, magnifique récit qui donne envie de vous suivre (ou du moins essayer).
    Vous ne vendriez pas votre GR de la Maurienne à l’Ubaye par hasard!? Il est introuvable en ligne…
    Bien à vous
    Nicolas

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