Pourquoi prendre la voiture alors que la montagne est accessible en sortant de chez soi ?

Un super tour (parmi des centaines d’autres) s’offre à moi à partir des Chapelles (1300m), mégalopole située au dessus de Bourg-Saint-Maurice. Pour démarrer en douceur et chauffer le moteur, je pars donc des Chapelles en direction des Fours située à 1600m, au dessus de Valezan, puis vers Forand et le Refuge de la Balme. Le chemin est carrossable et peu technique. C’est relativement vallonné et tout se court sans gros problème.

C’est à partir de la vallée de Forand, kilomètre 7, avant d’arriver au Refuge de la Balme, que le chemin (toujours carrossable) commence à penter et devient un peu plus technique ! Quatre kilomètres me séparent du refuge. J’alterne course et marche rapide pour ne pas me griller à la vue de ce qui m’attend derrière… C’est sur ce chemin que je peux apercevoir enfin la Pierra Menta !

Arrivée au refuge de la Balme (2000m), kilomètre 11, je peux me recharger en eau avant de repartir sur un sentier en single pour atteindre le Col de Bresson. La course devient plus difficile en raison de l’inclinaison que prend la pente ! Donc je marche rapidement. Le paysage commence à vraiment devenir montagnard !

Refuge privé de La Balme
Début des choses sérieuses sous les yeux de la Pierra Menta

Au bout de deux petits kilomètres de marche, j’arrive au Col de Bresson (2469m), kilomètre 13. De la, il me reste à traverser en face vers le Refuge de Presset qui est visible depuis un petit bout de temps.

Vue sur Presset depuis le Col de Bresson

Ainsi, après quelques centaines de mètres parcourues sans gros dénivelé, je me retrouve au Refuge de Presset (2514m) et découvre son lac juste derrière. Pouah, quelle beauté, et encore, je sais que la vue sur ce lac est terrible du haut du Col du Grand Fond. Col que j’aperçois au loin !

Refuge de Presset et la Pierra Menta

Du coup, ni une ni deux, je m’envole pour grimper vers le col, culminant à 2663m, mais je suis stoppée en route, juste au dessus du refuge par… mais oui on est à Presset, c’est le coin des bouquetins ! Un joli troupeau est là, allongé tranquillement dans l’herbe à se dorer au soleil ! Je les admire quelques minutes à distance raisonnable et repars achever mon col!

Le Roi

Arrivée la haut, au kilomètre 16, je me retourne et voila… Je pense que ça se passe de mots. Il faut juste regarder et se taire :

Ai-je vraiment besoin de mettre une légende ?

Et puis je me tourne de l’autre côté, et la aussi, bouche bée. Je connais bien ce paysage mais je ne m’en lasse jamais et l’émotion est toujours la même. Je redécouvre chaque fois une nouvelle chose et me réjouis de revoir ce que j’ai laissé :

Le Mont Blanc

Bon, je regarde ma montre, ça fait presque dix minutes que je suis là, à regarder, coupée du temps. Donc il est temps de redescendre par la Combe de la Neuva, jusqu’à la bifurcation entre le Cormet de Roselend et le Passeur de Pralognan qui se trouve quatre kilomètres plus bas. La descente est dans un premier temps très minérale puis j’arrive très vite dans les alpages, avec des tarines un peu partout, le son des cloches et le parfum unique du mélange floral de la montagne.

Je rejoins donc ce croisement au bout de 600m de dénivelés négatifs et c’est reparti pour de la montée en direction du Passeur de Pralognan. L’ascension commence doucement, j’avance toujours dans mes pâturages, bercée par la lointaine mélodie des cloches. Et brusquement, je me retrouve dans les cailloux et ça pente fort ! Mais le début d’ascension avait bien repréparé mes gambettes. Au bout des 600d+ d’ascension, je découvre encore un paysage familier mais tellement différent des précédents. Devant moi la Tarentaise/Vanoise, derrière moi le Beaufortain.

Le Passeur de Pralognan (2567m) marque le 24ème kilomètre de mon périple. J’entame une brève descente avant de regrimper 150 petits mètres en direction des Cinq Lacs. Je passe devant le premier des Cinq Lac (c’est le seul que je verrai, les autres ne sont pas sur mon chemin!) et prends la direction du Col de Forclaz pour ensuite descendre jusqu’au Fort de la Platte (2000m).

Arrivée aux Cinq Lacs
Fort de la Platte

J’évolue toujours sur des sentiers, mais l’atmosphère se fait moins sauvage, je rencontre des randonneurs, des familles. Je ne suis plus seule dans mes alpages et cela signe bientôt la fin de la sortie, il ne reste que 10 kilomètres majoritairement descendants. Heureusement pour mes jambes mais malheureusement pour mon esprit !
Bref, du Fort (kilomètre 29), je vole du sérac de chèvre à Odile puis j’emprunte brièvement la crête et descends 300d+ pour bifurquer à droite d’un chalet, et rejoindre un chemin carrossable. Arrivée à une Croix, je tourne à droite et remonte très légèrement vers Grand Champ et la Forêt de l’Arbonne. Un panneau m’attend là-bas et m’indique la direction de le Thuile de Vulmix. Ca tombe bien c’est la que j’vais. Je quitte mon chemin carrossable pour retrouver un single.

Back to Single !

Je descends jusqu’au Nant et traverse le ruisseau du Dord qui marque l’entrée dans la Forêt de l’Arbonne. Je suis le chemin, traverse un autre ruisseau, remonte dans la forêt, sors de la forêt, croise des vaches puis arrive à la Thuile de Vulmix.

Mes beaux ruisseaux – Le Nant

A ce stade, kilomètre 36, je sais qu’il me reste trois longs kilomètres à parcourir pour rejoindre les Chapelles par un chemin carrossable. Pas si longs que ça ! Je me laisse distraire par le paysage déjà vu mille fois et à peine le chemin entamé, j’arrive aux Chapelles et me jette sur mes marches d’entrée !

Au total, cette magnifique aventure aura durée 6h36, pour 39km et 2400m de dénivelés positifs. Et plus important, elle m’aura apporté des milliers d’étoiles dans les yeux et des souvenirs pleins la tête :

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