Cette année, pour le commencement de la saison de trail, direction les Alpes de Haute Provence à Vence juste au dessus de Nice ! Welcome to the French Riviera ! Et quoi de mieux que de commencer par un tout nouveau format bien original ! C’est mon frère qui me propose ce défi !
Sur ce, ni une ni deux, je dis jamais non a de nouvelles aventures donc direction le Sud avec mon frérot Robin, Ana et Martino !
Mais qu’est ce que c’est que cette course ??
Le 6 et 7 avril 2019 avait donc lieu le One & 1, la première édition d’un trail en deux étapes imaginé par Katie Schide et Germain Grangier !
Au programme : deux courses à accomplir en duo. La première, c’est 57km et 3200m de dénivelé et le lendemain, 27km et 1600m de d+ ! Soit au total 84km et 5000d+ !
Entre ces deux étapes, bivouac tous ensemble avec les 150 duos autour d’une grillade s’il avait fait beau. Mais ça ne sera pas pour cette année. La, c’était tous sous la grande tente à cause de la pluie et trois polaires sur le dos à tenter de se réchauffer !
Pour revenir au concept du duo que je connais bien maintenant (#traildesglières), vous devez courir avec votre moitié et arriver avec elle ! Normal !
Mais rassurez-vous, si vous perdez votre moitié en route ou le soir pour le lendemain, c’est possible de terminer seul et de prendre le départ de la prochaine étape en solo, ou en trio, on dit pas non a des gens qui se greffent à nous !
Et pour pimenter le tout pour cette course, un peu d’originalité : il fallait s’équiper d’un baudrier et d’une longe pour passer sur une Via lors de la première étape et sur un passage glissant à la deuxième !
So ! Débriefons de ce week-end de fou !
Tout commence à Tourrettes-Sur-Loup le vendredi pour le retrait des dossards et le briefing d’avant course pour le lendemain ! La conformité des baudards et longes est checkée, les dossards et bracelets distribués et les consignes et parcours expliqués !
Bref après ça, il est temps d’aller manger et de se coucher pour être en forme demain ! Et faut finaliser la préparation du matos de demain :
- Baudrier + longe
- Camelback
- Dossard
- 1L d’eau
- Bouffe : une barigoule de barres et de gels
- Sifflet et couverture de survie
- Le pack froid : Un pantalon, une veste imperméable et des gants
- Un buff
- La frontale
- Des mouchoirs
- Un gobelet
- Des batons (monobrin interdit en raison de la section Via)
- Et mes jambes
Samedi 6 Avril, 4h30 : Wake up ! Habillage et petit déj ! C’est pas le tout mais ça part à 6h.
Du coup, à 5h30 on arrive sur l’aire de départ à Vence. La l’orga récupère les sacs de bivouac pour le soir qu’ils véhiculent jusqu’au camp d’arrivé ou toutes les 150 tentes ont gentiment été montées !
On enfile le baudrier pour la via du km10 ! Enfilage obligatoire pour éviter les bouchons ! Va falloir courir avec ! (c’est pas gênant finalement)
Et dernière pause pipi ! Ah bah non ya rien pour, juste des toilettes handicapées payantes…on trouvera sur le chemin !
6h : DEPARTTTT
Ca y est, la course est lancée ! On commence par un peu de bitume puis une ascension de 400d+ environ à la lumière des frontales. Ambiance UNIQUE ! On arrive sur un plateau où le jour commence à se lever, sans nuages, les couleurs sont fantastiques ! Et puis est venu le temps de la descente et ça glisse bien ! Heureusement qu’on est dans un petit bois et qu’on peut s’accrocher aux troncs. Ils sont assez solides pour m’arrêter dans mes élans frénétiques !
On arrive sans gros embouteillages dans les singles au premier ravito à Saint-Jeannet au 9e kilomètre. Banane à foison, c’est ce qu’il me faut !
Quelques mètres après on récupère les casques et puis on commence un peu de grimpette sans corde en direction du Baou de St Jeannet avant de devoir se vacher ! Et la, interdiction de doubler sur cette portion sinon Bye Bye. Heureusement, avec le Roro, on arrive dans la bonne moitié et on passe pas trois plombes dedans parce que ça bouchonne de ouf ! On met quand même environ 1h15 à faire la via (pour seulement 300m de d+). D’autres mettrons plus de deux heures…(#Ana&Martino). C’est le seul point noir de cette aventure !
Arrivés au sommet de la via, renommée Voie Rouge, sous l’acclamation des courageux venus nous encourager, on se retourne pour prendre un petit Selfie ! Le Panorama est loin d’être vilain d’ici ! Et puis de toute façon on va pas se faire doubler ils sont tous coincés dans la Via !
Après cette « escalade », on se lance sur un plateau assez roulant jusqu’au ravito du km20.
On prend des forces à coup de pain d’épices pour ma part afin d’affronter les 1200m de d+ suivants. Et on tombe le baudrier, que ça fait du bien !
En plus le temps commence à se gâter, les nuages se font de plus en plus nombreux et menaçants. On croise les doigts, on veut pas de pluie ! Mais pour le moment ça tient et on kiffe !
On commence a bien connaître les duos qui nous entourent ! On joue avec eux en se doublant chacun notre tour. Par contre, les duos mixtes sont introuvables, et ce tout le long de la course ! On aura jamais changé de place à ce niveau la !
Quand on arrive aux environs du km 30, c’est la que je traverse une mauvaise passe mentale. Tout proche du sommet de la Cime du Cheiron, les pieds dans la neige (c’est fini la neige normalement ! J’en peux plus j’ai passé 5 mois dedans!!!) et un violent coup de vent glacial me font ralentir et légèrement vriller mentalement quelques instants. Ou plutôt quelques 10km… En effet la descente n’arrange pas (de base c’est loin d’être mon point fort), je m’explose trois ongles de pieds et ça m’rend folle parce que ça fait grave mal bordel ! Après cette longue descente (mais tellement belle), bien technique ou on décolle pas souvent les yeux de ses pieds, on arrive au ravito du km40 à Gréolières.
Douze carrés de chocolat dans le bec plus tard (c’est bon pour le mental), on repart pour les derniers 700d+. LES DERNIERS !! Les 300 premiers c’est l’horreur, ya du goudron. J’aime pas les montées sur goudron ! J’aime pas le goudron ! Mais pour mon plus grand bonheur, on retrouve rapidement un chemin assez roulant et en plus avec des cailloux. Terrain idéal pour me caller dans un bon rythme jusqu’à l’Observatoire du Cerga (sommet de cette dernière montée) et pour retrouver un bon mental ! Le retour du plaisir ! Et on revient sur les duos qui nous ont doublé pendant la première partie de la montée. Ça Booste ! On arrive rapidement à l’observatoire, sur le dernier ravito et on s’envole pour Gourdon, village d’arrivée !
La descente est technique et la vue magnifique sur le village. On aperçoit la mer au loin, Nice, Cannes… On voit du pays quoi ! Ça a une autre gueule les Alpes par ici !
Mais si je puis faire une unique reproche auprès de nos valeureux bénévoles sur cette dernière descente, c’est leur capacité à annoncer la distance restante 🙂 On nous annonce 5km restant ! YEAH c’est bon ça ! Et puis 1km plus loin, ou nous en annonce 6.5 ! Mais non ??? C’est dur pour le moral ! Mais ça nous fait bien rire !
A 15h55, soit 9h54min57s plus tard, on passe la ligne d’arrivée. Les 100 derniers mètres sont chronométrés, faut sprinter !! Mais moi perso j’peux plus ! On franchit la ligne un peu plus de deux heures après le premier duo mixte (Bravo Charlotte et Dorian!!). Ça nous place à la 8e place en tant que duo mixte (sur44) et 44e au scratch général (sur 148).
Et on a bien fait d’arriver à cette heure là parce qu’à peine 30minutes après, c’est de la pluie, de la pluie et de la pluie. On pense fort aux autres qui sont encore la-haut et qui se prennent l’averse de pluie, et parfois même de neige. Pour les soutenir, je me rue vers le ravitaillement de fin, histoire de découvrir les spécialités régionales, élargir mes connaissances culinaires, ou plutot combler mon déficit calorique (et satisfaire ma gourmandise sans culpabilité). J’ai aperçu une tranche de saucisson (vraiment une seule Manon?) qui me faisait de l’oeil. Mais pas que : Tapenade, pizza, pissaladière, tuc (on a besoin de sel non ?), gateaux aux blettes (belle découverte!)
L’arrivée, c’est aussi l’occasion de retrouver la famille qui nous a supporté et soutenu tout le long de ce périple ! Qui a complété nos ravitaillements et géré notre logistique ! Merci Papa, Maman, Pépé et Mémé ♥.
Bref, après ce banquet et ces retrouvailles, direction les douches installées par la super équipe. Douche tellement chaude qu’est ce que ça fait du bien ! Et après, on a le droit au massage de sympathiques kinés bénévoles. 15Min de détente, trop bien ! Quadri, mollet, ischio, lombaire, tout le monde y passe !
La séance de détente se termine pile poil pour l’arrivée d’Ana et de Martino vers 18h ! On se précipite pour les retrouver à l’arrivée et les féliciter ! En plus d’avoir fait le même parcours que nous, ils ont un peu jardiné en descendant les pistes de ski (ce qui n’était bien évidemment pas prévu mais c’est du Ana tout craché ça !) et ils ont subi la pluie et les flocons ! Ils ont du mérite ces deux là ! Bravo à vous !
A 20h, les derniers attendus sont arrivés. Bravo à eux qui ont terminé et fait face à des conditions biens difficiles. Vous arrivez avec le sourire vous êtes des héros !
La pluie n’ayant pas cessée, on se retrouve tous sous la grande tente pour le briefing du lendemain et le repas : beignet d’épinard, polenta, légumes, poulet et salade de fruits. Repas de récup parfait et de quoi prendre de l’énergie pour le lendemain. Merci Chef c’était ben bon ! (même si j’avais plus trop faim après le dévalisage du ravito).
Le ventre plein, la tête encore dans le paysage de rêve du jour mais le corps épuisé, c’est l’heure de rejoindre la tente (encore merci au bonhomme qui a monté 150 tentes le matin même). La grillade et les chamallow ce ne sera pas pour cette édition, la météo n’est pas de la partie. Tant pis ! On rejoint donc le campement à 100 longs mètres de la tente centrale pour rapidement s’endormir…heuresement demain le départ est à 8h…
Pour résumer cette journée incroyable : super balisage, des bénévoles au top et tellement courageux (j’en revois un au sommet des Cimes à 1800m, emballé dans un poncho, avec toujours un petit mot d’encouragement pour nous, merci) ! Une organisation sans faille pour cette première étape ! Et surtout : du PLAISIR ! Et de la bonne humeur !
Voilà le tracé de la première étape :
Dimanche 7 Avril, 6h : WAKE UPPP !! Quelle nuit pourrie ! Mais quelle chance, il s’arrête de pleuvoir à 5h58 ! Quel respect pour nous qui devons sortir de la tente ! Nuit pourrie parce-que mauvais choix du duvet, il faisait tellement froid ! Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même ! Mais bon c’est ainsi, dans tous les cas j’ai plus tôt bien récupéré de la veille, pas de douleur aux pattes ni aux lombaires. Ça fonctionne plutôt bien !
Et en plus, c’est l’heure de manger ! Direction le petit déj : croissants, pain, confiture, banane, muesli…tout ce qu’il faut pour avoir de l’énergie et faire des réserves !
L’estomac plein, on vide les tentes, revêtit le baudrier et on remet les bagages à l’organisation pour les retrouver à l’arrivée. Y’a plus qu’à rejoindre la ligne de départ au cœur de Gourdon pour décoller à 8h. Et aujourd’hui, on n’est pas qu’un duo avec Roro, on est un trio, Ana nous a rejoint, ayant perdu Martino dans la soirée ! Mais qui sera un super spectateur pour la journée !
Sauf que…à 8h.. IL EST OU LE DOSSARD 45 ??
Bon du coup décalage de 5min pour le départ avant de le retrouver et c’est parti ! Les 6 premiers kilomètres dessinent une boucle de 300d+ au dessus de Gourdon avant d’y repasser pour descendre dans les gorges du Loup par la Descente du Paradis.
Les gorges sont magnifiques, le terrain tellement agréable à courir ! Et très vite arrive le passage de via au km 12. On passe derrière une magnifique cascade, ça claque ! Un chemin ouvert exprès pour la course ! Que de privilégiés nous étions !
Kilomètre 14, à Courmes, dernier ravito, on peut tomber le baudard ! Et il est temps d’attaquer les choses sérieuses, y’a 1200m de dénivelé à faire jusqu’au Puy de Tourrettes et faut bien commencer à un moment.
La montée commence tout doux, de quoi poser un bon rythme, et s’accentue bien à la fin. L’avantage de passer après beaucoup d’autres, c’est que le chemin enneigé est bien damé ! Merci les gars c’est parfait !
Bref, la montée se passe bien, jme cale un bon rythme, j’ai pas mal aux pattes, je profite de, ah bah non y’a des nuages partout jvois rien ! Mais c’est cool ! Je prends un peu d’avance sur Ana et Robi dans la montée et je commence la descente sans eux parce que je sais très bien qu’ils vont me rattraper en saccageant la montagne derrière. Pendant ces quelques centaines de mètres de préparation mentale à devoir suivre ces fous dans la descente, je me gonfle de courage parce que, comme je l’ai déjà dit, c’est guère mon point fort. J’entends des bourrins derrière moi, ça ne peut être qu’eux. En effet ! Je laisse passer mes deux lièvres et c’est parti je m’accroche ! Ce qui s’en suit, comme on le dira à notre arrivée, était digne d’un irrespect envers la montagne ! De vraies brutes ! En gros sur la descente, on double 14 duos, salement. ATTENTION GAUCHHHEEE. DROITTEEE!!! C’était génialissime !
On arrive donc assez rapidement à bout de ces 7/8km de descente, à Tourrettes.
C’est ainsi qu’au bout de 4h31min37s de course, on franchit tous les trois la ligne d’arrivé ensemble, à la 63e place.
On retrouve notre troupe de supporter et les duos fréquemment rencontrés sur le parcours et on se félicite ! Y’a pas de classements, que des gagnants !
On récupère notre petit panier de produits locaux au choix (des bonnes confitures pour moi) et une petite bière à la cerise ! On terminera plus tard dans la salle (à 500m de là) ou tout a commencé vendredi pour se remplir l’estomac de pizza, poulet, pissaladière, tuc, sandwich, fruits secs, pomme, banane et madeleine !
Au final, on arrive 9e duo mixte et 48e au scratch en 14h26min34s.
Ana et Martino sont classés 17e duo mixte et atterrissent 87e au scratch en 16h37min37s.
On l’a fait ! Nous sommes arrivés au bout de ces 84km et 5000m de d+. On a vécu cette magnifique aventure ensemble. On a rencontré des personnes géniales et toujours de bonnes humeurs.
Le One & 1, c’est à faire ! C’est une fabuleuse expérience, très riche ! Les organisateurs ont tout donné pour cette première édition, ils ont mis le paquet ! Les deux parcours étaient parfaitement tracés et le balisage irréprochable. Les bénévoles en or, nous encourageant à chacun de nos passages, alors qu’ils étaient pour la plupart seuls dans le froid. Merci à vous. Aucune reproche à faire à l’organisation qui était parfaitement rodée et au point. Rien n’a été laissé au hasard et tout était bien coordonné. Le choix du parcours très intéressant nous offrant de magnifiques paysages et sentiers. Un beau Week-end pour découvrir les Alpes de Haute Provence !
Et pour finir,
Merci à mon super coéquipier pour ses conseils tout le long de la course, pour ses encouragements et sa bonne humeur qui je le sais, était très impactée par les duos qui nous doublaient tout le long de la course, mais qui, a aucun moment, ne m’a forcé à accélérer et m’a toujours encouragé dans le maintien de mon rythme ! Si ça c’est pas beau ! Merci d’avoir supporté mon allure plus lente que la tienne et ce toujours avec le sourire (du moins je crois vu que t’étais toujours devant moi!). Merci de m’avoir invité à partager cette aventure avec toi ! ♥
Voici le tracé de la dernière étape de cette merveilleuse aventure :
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